Cela aurait pu être

Cela aurait pu être
Une belle histoire d’amour
Avec des rendez-vous secrets
Avec des billets de velours ;
Mais si tout a bien commencé
On n’en suit plus vraiment le cours.

Moi je veux des sentiments vrais,
Je ne veux pas de cinéma.
On ne m’achète pas
Avec du champagne, des fleurs,
Des bijoux de valeur,
Des parfums exotiques
Ou des restaurants chics…

Mais j’aime les musiques
Qui font vibrer le cœur,
Les lieux un peu magiques,
Les lettres poétiques,
Les refrains intérieurs ;
L’idéal qui nous guide
Vers un monde meilleur.

Ponts-levis

J’ai nos souvenirs
Qui me prennent aux tripes,
J’ai tes anciens mots
Qui me collent à la peau…

Je sais que j’en demande trop
Que je ne fais pas ce qu’il faut,
Parfois cela me désespère.
J’ai beau sourire,
Comment te dire ?
Pour toi je donnerais
Tout ce que je possède.

Un parcours d’agenda :
Je ne te verrai pas
Avant deux ou trois mois
Et j’en tremble déjà.

Je crois que c’est en vain
Que je te tends la main,
Mais en mal comme en bien,
Toi tu ne me dis rien.
J’ai beau fermer les yeux
Je ne perçois pas mieux
Ce que tu veux de moi…

À l’étrange façon
Dont parfois tu m’observes,
J’ai la nette impression
Que je passe des tests.
Mais de quoi ?

Je sais les feux de paille
Qui font feu de tout bois,
Mais qui ne durent pas.
J’ai idée des volcans
Qui sommeillent en moi,
Mais plus pour très longtemps.

Je connais des obstacles
Qui ne manqueront pas
De dresser leur barrage,
Mais entre toi et moi
Si tel est notre choix,
Nous percerons sans mal
Un tunnel dans le marbre.

Car si tu restes froid,
Plus loin que l’apparence
Je sais que tu abaisses
Des ponts-levis pour moi,
Et dans ta forteresse
Derrière trop de défenses,
Tu caches ta tendresse
Tu masques ton émoi.

Question de vocabulaire

Si de dire « je t’aime »
Te semble déplacé,
Banal ou démodé,
Alors dis-moi ce qu’il te plaît
J’aurai plaisir à l’écouter.

Serais-tu devenu frileux ?
Si je sais lire entre les lignes
Sur les lèvres et puis dans les yeux,
Malgré tes dons de comédien                                                                          
J’ai vu dans les tiens la fatigue,
La morsure du quotidien…

Je connais pour ma part
Des moments de cafard
Et si je tiens le coup,
C’est que je dois beaucoup
À ce secret espoir
De pouvoir te revoir.

Pourrions-nous nous permettre,
En étant raisonnable,
Une autre nuit de veille ?
On est si vulnérable
Lorsque l’on a sommeil…

Mais si tu ne prends pas le temps 
De t’arrêter quelques instants,
Comment veux-tu que je te croie
Si tu prétends tenir à moi ?

Miroir aux alouettes

S’il faut que nos routes s’écartent
Avant même d’être mêlées,
S’il faut qu’un silence réponde
À chaque geste que je fais ;
J’ignore pourquoi je m’accroche
Avec autant de désespoir
À ce bonheur qui s’évapore
Et dont je heurte le miroir.

Auprès de toi j’avais l’espoir
Que ce serait plus beau,
Que ce serait plus tendre,
Plus grand, plus fort aussi…
Mais si mes paupières se ferment,
C’est de douleur cette fois-ci.

J’essaie d’être vraie, d’être franche,
Mais me ferais-tu des avances
Par jeu ou par oisiveté ?
Je te crois plus évolué.

J’ai confiance en mon jugement
Et je ne peux imaginer
Que je puisse autant me tromper,
Cependant j’en ai mal au ventre
Sans que rien ne soit confirmé ;
Que ton silence… injustifié.

Tout droit

Aller toujours tout droit
Sans jamais regretter
Ce que l’on a pu faire,
Ou jamais su oser,
Les erreurs déjà faites,
Les joies souvent manquées…

S’en aller vers des jours plus beaux,
Chercher des sourires nouveaux,
Et s’ils ne durent qu’une nuit
Ne pas se croire anéantie…
Je sens qu’avec de l’habitude
Cela me paraîtrait moins rude
Et sans doute j’y parviendrais…

Mais vivre sans savoir exister,
Comprendre et ne pas s’écouter,
Aimer sans jamais s’attacher
Pour partir sans se retourner…
Ça je ne le pourrai jamais.

Si c’est cette vie qui t’attire,
Cela ne peut me convenir,
Mieux vaut ne pas nous égarer ;
Je ne saurais te retenir
Avec des doutes aussi fondés..
J’ai besoin de sincérité
Mais aussi de sécurité,
Et de tendresse, et de respect.
Pourras-tu me les accorder ?