Dès que sonnera l’heure

– À Julien Hoquet –


Dès que sonnera l’heure de revenir vers Elle
Pour évoquer tout bas vos années de bonheur
Laissez-la vous guider vers son autre demeure,
Dans cet espace-là qui vibre encore d’Elle.
 
Quand minutieusement vous aurez rassemblé
Les mille et un éclats des brisures du cœur
Il sera encor temps de déployer vos ailes
Afin de retrouver de la vie les saveurs.
 
Dès que sonnera l’heure de revenir vers Elle,
Votre âme à nouveau libre d’arborer ses couleurs
Faites-lui la faveur d’accompagner vos vers
D’un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.*



* Gratitude éternelle à Victor Hugo à qui j’ai emprunté le dernier vers de son bouleversant poème, Demain dès l’aube

Ce qui tue l’amour

Qu’est-ce qui tue l’amour insidieusement ?
Est-ce que c’est le vent, qui soulève la houle ?
Est-ce que c’est le temps, qui passe et qui déroule
Son infinie langueur sur le cœur des amants,
Quand la monotonie érode les serments ?
 
Est-ce le quotidien, qui peu à peu repeint
De son morne pinceau la couleur des saisons ?
Est-ce un oubli de mots, de douces attentions,
Un manque de folie, de communication
Ou les mille tracas qui embrument l’esprit,
Qui nous gâchent la vie en pesant sur nos jours
Et qui, tout doucement, grignotent nos amours ?
 
Ces heures que l’on perd en démarches stériles,
Les mesquines rancœurs, les conduites puériles,
Ces craintes qui parfois accompagnent nos choix ;
Tous ces petits soucis, ces grandes lassitudes,
Ce temps de notre vie qui glisse entre nos doigts
Nous mène assurément vers cette finitude.
 
Est-ce un manque d’ardeur, un manque de courage,
Un manque de saveur ou de cœur à l’ouvrage ?
L’habitude s’installe, routine des semaines,
Le sentiment s’émousse et le cœur s’ensommeille.

J’écouterai vos silences

– À Julien Hoquet –


J’écouterai vos silences
Et cueillerai s’il le faut
Vos discrètes confidences
Pour vous libérer des maux
Qui meurtrissent l’existence.
 
Durant la terrible épreuve
Je serai à vos côtés,
Quand un rideau de douleur
Tombera sur votre cœur,
Bouleversant vos pensées ;
 
Quand malgré votre chagrin
Il vous faudra renoncer
À l’accompagner plus loin ;
Quand le jour deviendra noir
Comme un cri de désespoir ;
 
Je serai votre soutien,
Une épaule secourable
Si vous en avez besoin
Pour épancher ce trop-plein
D’amour chaviré de larmes.

Que vous dire

– À Julien Hoquet –


Mon ami je ne sais pas
Que vous dire en pareil cas ;
Que conseiller, qui maudire,
Comment doit-on réagir
Face à l’ultime combat
Se livrant sous votre toit ?
 
Cette vie qui se termine
D’une façon si pénible
Pourrait vous anéantir
Si l’on ne s’en soucie pas.
Puis-je adoucir votre peine
Et partager votre croix
Pour en alléger le poids ?
 
Je ne saurais vous laisser,
Comme si de rien n’était,
Dans ce chagrin indicible…
Et si votre cœur se brise
Je serai à vos côtés
Jusqu’à ce qu’il cicatrise.