Il manque à mes yeux tes yeux
Il manque à mes doigts tes doigts
Il manque à ma peau ta peau
Il manque à mon corps ton corps
Il manque à ma voix ta voix
Il manque à mon art ton art,
Il manque le temps de nous voir
Et pour nos âmes, le repos
Il manque à mes yeux tes yeux
Il manque à mes doigts tes doigts
Il manque à ma peau ta peau
Il manque à mon corps ton corps
Il manque à ma voix ta voix
Il manque à mon art ton art,
Il manque le temps de nous voir
Et pour nos âmes, le repos
– À T. L.-C. –
– À l’Amitié –
Vous êtes l’ami sincère, généreux et inspirant,
Celui avec qui l’on aime découvrir des lieux vibrants ;
À l’énergie sans frontière et aux projets galopants,
Avide de tout connaître, passionné et passionnant
Vous êtes l’ami fidèle, empathique et exigeant,
Aux attentions raffinées, aimant deviser sans trêve ;
Par tous les arts s’élevant et sans compter partageant
Les trésors et les bienfaits dont nous gratifie la Terre
Vous êtes l’ami de rêve, créatif et diligent
Pour apporter dans les temps vos offrandes singulières ;
Ouvert à la découverte, faisant les choses en grand
Pour enchanter nos réveils de spectacles captivants
Vous êtes l’ami complice, perspicace et vigilant,
Opiniâtre et endurant pour combattre le système
Dans cette lutte inégale contre l’absurdité même
D’une machine à broyer les ailes des goélands
Vous êtes l’ami céleste, fantaisiste et innovant,
Dénichant des lieux secrets aux univers étonnants
Où viennent naître les fées, flâner les elfes dansants
Dans les forêts et les pierres, les montagnes, les torrents
Amoureux de l’océan, d’un beau coucher de soleil,
D’une fleur ou d’un oiseau à la robe sans pareille,
D’une vive libellule papillonnant sur l’étang,
Vous êtes l’ami aimant la poésie de l’instant
– À Emma H. –
Souvenirs qui fusent, souvenirs peinés,
Souvenirs refuge et témoins muets
D’une amitié chère qui se partageait
Dans le respect tendre, libre et spontané
De ce bel échange d’âmes accordées
Souvenirs qui passent, souvenirs qui restent,
Souvenirs qui laissent leur trace mouillée
Sur la joue buvant les larmes qui perlent
À la douleur vive d’un bonheur brisé
Souvenir ému mêlé de tendresse
D’un regard profond qui s’éternisait,
Et dans un soupir palpitant de mots
Où se dessinait l’ombre d’un regret,
Ces troublants propos ; ultime promesse
Évoquant l’autel après le tombeau
En te voyant parfois soudainement heureux
Je me dis qu’il suffit quelquefois de bien peu,
Du calme d’un chez-soi, d’un nuage soyeux
D’une présence amie, d’un sourire des yeux,
Pour couronner le jour d’un halo lumineux
Ta bouche contre ma bouche
Ta main large sur ma main,
Nos deux corps sur cette couche
Ta peau qui frôle mon sein,
Ton regard qui me boit toute
Et le ciel pour seul témoin