– À O. –
Dans la douce pénombre
D’une chambre d’été,
Un enfant apaisé
Repose à poings fermés.
Sa tête aux boucles blondes
Posée sur l’oreiller,
Il rêve, et les étoiles
Viennent le couronner.
– À O. –
Dans la douce pénombre
D’une chambre d’été,
Un enfant apaisé
Repose à poings fermés.
Sa tête aux boucles blondes
Posée sur l’oreiller,
Il rêve, et les étoiles
Viennent le couronner.
– À O. et J. –
Un enfant attentionné
Passe consciencieusement
Sur les feuilles dispersées
Tombées sous le marronnier
Avec son rouleau à peindre
Il s’applique à repasser
Les folioles panachées
Déjà recroquevillées
Et repeint avec bonheur,
D’imaginaires couleurs,
Ces étoiles végétales
Dont les teintes automnales
Tranchent au cœur de l’été
– À ma mère –
Tu es là, debout sur le pont,
Sur tes proches toujours veillant ;
Famille, enfants, petits ou grands,
Sans ménager ta peine
Et sans compter ton temps
Tu es là, debout sur le pont,
Guettant l’horizon, vigilante,
Gardant le cap au fil des ans
Malgré les obstacles présents,
Les doutes et les défaillances
Tu es là, debout sur le pont,
Avec courage et bienveillance
Tenant la barre par tous les temps,
Pliant les voiles ou les hissant
Vers le cap de Bonne Espérance
– À ma fille –
Un tourbillon vient de passer,
Bousculant tout sur son passage,
Quelques affaires oubliées
Peuvent encore en témoigner
Le piano resté entrouvert
Laisse planer dans l’atmosphère
Sa mélodie inachevée
Et l’on reste un instant sonné
Spectateur d’un vide laissé
Se creusant d’année en année
L’enfant devenu grand habite son espace
Et se moque en riant des semaines qui passent,
Des souvenirs émus gardés par ses parents,
Pour aller vaillamment vers la vie qui l’attend
– À ma fille –
Aube nouvelle, blanche clarté,
Manteau de splendeur et de calme ;
Un enfant pressé de marcher
Furtivement pose le pied
Sur cette neige douce et froide
Ses empreintes de pas laissées
Sur le tapis immaculé
Qui croustille sous ses semelles,
Le voici donc, trotti-trottant
Dans l’épaisse couche moelleuse,
Traînant les pieds dans la poudreuse,
Heureux des sensations nouvelles
Qu’il découvre, le cœur allègre,
Façonnant des boules de neige
Entre ses gants floqués de blanc