Valentin

Ce matin c’est l’automne.
Un morceau de la lune
Brille encore dans le ciel,
Éclairant le sol sombre
De sa blanche lumière.

L’horizon a rosi.
Les clartés de l’aurore
Ont allumé le ciel.
Les orangés, les mauves
Colorent les nuages
Assemblés en un long
Et cotonneux rivage.

Au-delà des maisons,
Cette ligne plus grise
S’étire doucement
Dans le ciel qu’elle divise
En bandes parallèles,
Gigantesque tableau
D’un créateur céleste
Qui se refléterait
Dans le miroir de l’eau.

C’est le jour qu’à choisi
Le petit Valentin
Pour rejoindre le monde
Complexe des humains,
Tôt dans l’après-midi.

Ce début dans la vie
Est des plus prometteurs.
Des baisers, des caresses,
L’amour et la tendresse
Enveloppent l’enfant
D’une douce chaleur.

Amis proches et famille
Qui n’ont pu être là,
Ceux qui nous ont quittés
Et sont dans l’au-delà,
Se réjouissent en coulisses
De leur très grand bonheur
Et se joignent à moi
Pour souhaiter le meilleur
À ces deux jeunes gens
Qui deviennent parents.

Je suis passée ce soir

– À ma mère –


Je suis passée ce soir sous cette frondaison

Parsemée de myriades de petites étoiles

Si joliment fleuries, fraîches constellations

Soudées à leur bractée, gracile aile diaphane

Ronds faisceaux d’étamines en délicats bouquets,

Aux anthères poudrées de pollen orangé,

Minuscules calices alternant leurs sépales

À cinq petits pétales teintés de jaune pâle.

L’air tiède était chargé d’effluves odorants

Et j’ai goûté l’instant avec délectation

Sous ce vert paradis aux divines fragrances

Distillant les nuances de tendres émotions

Car après les Lilas, Glycine, Paulownia

Oranger du Mexique, Troène et Seringa,

J’aime l’odeur sucrée aux douces résonances

Que le Tilleul exhale en pleine floraison

Son parfum me renvoie aux souvenirs d’enfance

Où l’on courait heureux, le cœur plein d’innocence,

Découvrant la nature au gré de la saison,

Riches de ce qu’elle offre aux âmes vagabondes.

Ressentant par bouffées le bonheur d’être au monde

Et cette connexion à la terre profonde,

Un bien-être intérieur m’inonde à cet instant

Et j’accueille avec joie ce précieux présent.

Qui a raison

Qui a raison, qui a tort ?
Qui détient la vérité ?
Qui a raison d’insister ?
Quelle attitude adopter ?
 
Entre fourmi et cigale
Quel est le juste milieu ?
Qui dilapide sa vie ?
Qui meurt avant d’exister ?
 
La vie est longue et si courte ;
Le temps présent est pour moi
L’occasion d’anticiper
Ce que je peux du futur,
Afin qu’il soit plus léger,
Mais très vite je sature.
 
J’essaie de donner l’exemple,
Je voudrais tant m’avancer
Assez pour pouvoir me dire
Que je peux me reposer ;
 
Mais tout est toujours à faire,
Tout est à recommencer.
Les années passent si vite
Sans jamais pouvoir souffler.