Pointillisme végétal

– À T. L.-C. –

Les acacias sont en fleurs,

Exhalant avec bonheur

Leur douce senteur miellée

Dans l’air tiède de l’été

Ils arborent leur feuillage

Tout en touches délicates

De verts juste saupoudrés

De vanille mouchetée

Constellant le paysage

D’éclaboussures lactées,

Les acacias nous régalent

De tant de légèreté

Parsemant sous leur ombrage,

Après le vent et la pluie,

Les myriades de pétales

D’un poétique semis

Un été dans le Mâconnais

– À mes enfants –

Fins voiles d’araignées, à l’effleurée du sol,

Champignons craquelés dans les feuilles tombées

Qui brunissent et sèchent, au souffle de l’été.

Confettis de lumière et fougères dorées,

Randonnée sous les arbres pour pouvoir échapper

Aux ardeurs du soleil, dessous la canopée.

Beauté du jour qui tombe à l’horizon des vignes ;

Les étoiles en nombre apparues sans un bruit,

Brillent tout doucement dans le ciel assombri.

Soulagement du soir qui apporte avec lui,

Après la chaleur lourde du plein après-midi,

Ce zeste de fraîcheur attendu dans la nuit.

Les petites lumières qui dessinent la ville

Étincellent au loin sous les feux du couchant ;

D’invisibles grillons font résonner leur chant,

Emplissant l’atmosphère d’une paix immobile.

Dernier éclat de l’été

Dernier éclat de l’été sur la ville désœuvrée,
Dernière douce insouciance avant que vienne sonner
Le réveil de la rentrée
 
Derniers rayons sur la peau délicatement ambrée,
Dernière chaleur qui vient simplement nous rappeler
Que l’on perd quelques degrés
 
Derniers rendez-vous choisis, sans parler d’emploi du temps,
Et dernières flâneries, sous un soleil s’efforçant
De ne rien laisser paraître
 
Derniers tournesols fleuris, que l’on cueille en tête-à-tête,
Et dernières poésies avant que je ne reprenne
Les trajets professionnels,
 
Plutôt que de musarder, nez au vent et cœur léger,
Enivrée de liberté, sur les sentes parfumées
Du chemin des écoliers.

Un jour d’été

Des restes de fraîcheur brillent ici et là ;
Le soleil peu à peu réchauffe la forêt
Et baigne les grands arbres d’une brume dorée.
On entend les grillons striduler dans l’été.
 
Semés comme des fleurs sur un tapis de mousse,
Pointillant les sous-bois de leurs chapeaux vernis
Tendrement colorés, quelques champignons poussent
Profitant de l’aubaine d’une pluie dans la nuit.
 
Le ciel est déjà bleu quand plane le rapace ;
Sur la toile tendue, au brun décoloré,
Des parasols ouverts ombrageant la terrasse,
L’astre d’or évapore peu à peu la rosée
Qui doucement scintille avant de s’effacer.
 
Quand décline le jour, bien avant la nuit noire,
Des lumignons s’allument un à un dans le soir,
Balisant le chemin perdu dans les sapins
D’un semis de lucioles ; lumineux serpentin
Guidant les promeneurs et leurs ombres tranquilles
Dans les allées menant jusqu’à leur domicile.