Vie et mort d’une cigale

Poursuivant sa singulière

Existence souterraine

Dans l’explosion saisonnière

Des provençales lumières

Elle abandonne aux branchages

Cette mue imaginale,

Indice de son passage,

Pour entrer dans la chorale

Et chercher sa partenaire

Parmi le chœur de ses pairs,

Après avoir célébré

Quelques semaines d’été

Et puis un jour, foudroyée

Par les ardeurs du soleil

Brûlant à son apogée,

Sur la terre où elle est née

On la retrouve, légère,

Déchue d’un trône doré,

Dans les aiguilles tombées

Au pied des pins centenaires

Pointillisme végétal

– À T. L.-C. –

Les acacias sont en fleurs,

Exhalant avec bonheur

Leur douce senteur miellée

Dans l’air tiède de l’été

Ils arborent leur feuillage

Tout en touches délicates

De verts juste saupoudrés

De vanille mouchetée

Constellant le paysage

D’éclaboussures lactées,

Les acacias nous régalent

De tant de légèreté

Parsemant sous leur ombrage,

Après le vent et la pluie,

Les myriades de pétales

D’un poétique semis

Un été dans le Mâconnais

– À mes enfants –

Fins voiles d’araignées, à l’effleurée du sol,

Champignons craquelés dans les feuilles tombées

Qui brunissent et sèchent, au souffle de l’été.

Confettis de lumière et fougères dorées,

Randonnée sous les arbres pour pouvoir échapper

Aux ardeurs du soleil, dessous la canopée.

Beauté du jour qui tombe à l’horizon des vignes ;

Les étoiles en nombre apparues sans un bruit,

Brillent tout doucement dans le ciel assombri.

Soulagement du soir qui apporte avec lui,

Après la chaleur lourde du plein après-midi,

Ce zeste de fraîcheur attendu dans la nuit.

Les petites lumières qui dessinent la ville

Étincellent au loin sous les feux du couchant ;

D’invisibles grillons font résonner leur chant,

Emplissant l’atmosphère d’une paix immobile.

Dernier éclat de l’été

Dernier éclat de l’été sur la ville désœuvrée,
Dernière douce insouciance avant que vienne sonner
Le réveil de la rentrée
 
Derniers rayons sur la peau délicatement ambrée,
Dernière chaleur qui vient simplement nous rappeler
Que l’on perd quelques degrés
 
Derniers rendez-vous choisis, sans parler d’emploi du temps,
Et dernières flâneries, sous un soleil s’efforçant
De ne rien laisser paraître
 
Derniers tournesols fleuris, que l’on cueille en tête-à-tête,
Et dernières poésies avant que je ne reprenne
Les trajets professionnels,
 
Plutôt que de musarder, nez au vent et cœur léger,
Enivrée de liberté, sur les sentes parfumées
Du chemin des écoliers.