Mes phares

Toi, la grand-mère généreuse
Dans ta tendre simplicité
Qui à tout petits pas discrets
Cheminas vers la ravisseuse,
Emportant mon enfance heureuse,
 
Toi, précieux compagnon d’exil
Ami des jours clairs, des jours noirs
Dont j’ai cueilli le dernier rêve
Ultime cri, ultime espoir
Dont j’ai senti la vie, traîtresse,
Quitter subitement le cœur
Dont j’ai reçu le dernier souffle,
Dans un élan désespéré
Attisant une vaine ardeur…
 
Toi , l’animal fidèle
Dont le doux pelage vibrant
Fut tel le soleil roux d’été
Distillant sa chaleur calmante
Dont j’ai senti le cœur fourbu
S’éteindre sous ma main tremblante,
 
Toi, père aimant, sensible et doux
Qui sacrifias ton cœur à ma bonne fortune
Et qui partit, sur la pointe des pieds
Sans plainte, sans rancœur
sans reproche, ni amertume,
Tel que tu l’as toujours été.
 
L’ombre de vos âmes complices
Plane sur mon cœur amoindri.
Au fil des ans, les souvenirs s’enroulent
Et surgit, indomptable houle,
L’urgence impétueuse de vie.
 
Terrés dans d’étranges ténèbres,
Vous fécondez mes songes libres
De vos lueurs inépuisables
De vos rires, de vos larmes secrètes
De votre désir obstiné de vivre.
 
Mon âme amoureuse s’enivre
Au souvenir chéri de vos voix chaleureuses,
Comme un baume inspirant
Qui me livre au printemps…



Poème de Esterina
Lien direct du poème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *