Est-ce cette douleur insidieuse et têtue
Qui écorche sans bruit mille cœurs mis à nu
Par un départ soudain vers des rives insues ?
Est-ce ce temps volé aux heures de loisirs
Pour aider cet ami qui tremble et qui soupire ?
Cet élan vivifiant que le printemps dessine
Jusqu’au souffle dernier soulevant nos poitrines ?
Est-ce cette émotion face à la beauté pure
Submergeant nos regards charmés par la nature,
Cette douce empathie, troublante communion,
Nous rendant si sensibles à ces palpitations ?
Le besoin viscéral d’échanger, de transmettre
Etreignant urgemment et torturant chaque être ?
La passion dévorant une âme toute entière
Qui s’exalte sans frein et s’oublie en prières ?
La subtile harmonie, de sons ou de lumières,
Faisant perler la larme au bord de nos paupières ?
Ce désir enivrant de gravir des sommets,
La frénésie de vie qui ne s’éteint jamais,
Tant qu’un flux mystérieux nous traverse, invisible,
Faisant s’épanouir l’éventail des possibles ?
Poème de Esterina
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