Au jardin des Tuileries,
Arbres roux, blondes allées,
Éclats d’or dans les ramilles,
Feuilles mortes sous nos pieds.
Marronniers d’Inde roussis,
Folioles dentelées,
Nervure verte adoucie
D’ambre et de jade rouillé.
Un carrousel d’autrefois,
Au milieu de ce jardin,
Procure un moment de joie
À quelques rares bambins ;
Chevaux de bois qui s’élancent,
Tournant au son des refrains
Des chansons de mon enfance
Qui se perdent au lointain.
Douceur de l’air, banc de pierre,
Métal vert, chaises offertes ;
Ton regard posé sur moi
Comme une première fois,
Tes yeux qui ne trichent pas,
Attentifs et amoureux,
Regardant à travers l’être ;
Pris par l’élan impérieux
D’immortaliser la scène.
Chaleur douce d’un émoi
Poursuivant sa tendre quête,
Que le temps n’altère pas ;
L’écho, en toile de fond,
D’un monde en ébullition,
Nos échanges profonds
Et nos âmes sincères ;
La trace de nos pas
Laissée dans la poussière…
Au jardin des Tuileries,
Arbres roux, blondes allées,
Éclats d’or dans les ramilles,
Feuilles mortes sous nos pieds.