Petites bêtes des jardins

– À ma fille –

Dans l’aube renaissante, quand l’air est respirable,

La famille Rouge-queue au pit pit assidu

S’envole et disparaît dans le buisson touffu ;

Les petites mésanges qui jouent dans le mûrier,

S’agrippant au vieux mur piquent avec succès

Tout insecte imprudent passant un peu trop près

Un lézard des murailles, l’œil toujours aux aguets,

Se gorgeant de soleil sur le brûlant muret,

File sans hésiter au premier bruit suspect

Dans quelque infime faille, esquivant le danger

La tonnelle de vignes aux grappes opulentes ;

Le vol lourd des frelons dans l’été surchauffé ;

Le figuier plein de fruits à la chair parfumée,

Vert tendre ou lie-de-vin, régal à déguster,

Détachés sans effort en laissant sur les branches

Quelques lambeaux sucrés, des guêpes convoités

Les quilles finlandaises, vissées dans les graviers,

Sous l’ombre bienfaisante du tilleul argenté

Dont les feuilles cordées abritent, familiers,

Des milliers de gendarmes aux masques contrastés

C’est le temps des vacances, lentement savouré,

Moment tant espéré où l’on peut musarder

Et s’allonger dans l’herbe pour simplement rêver.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *