A l’ombre du temps je marchais solitaire
et les lieux
ne me reconnaissaient pas.
Un long vertige !
Sur ma peau les traces obscurcies
de rivages lointains.
J’allais les yeux bandés de lumière pourpre –
à mes poignets de vieux cordages
mangés de sel –
pas à pas dans l’invisible.
La cire des jours a coulé sur nos routes :
à l’inventaire des souvenirs,
rien ne répond.
Un silence d’aigue-marine,
suspendu,
miroite dans le lierre
agrippé aux linteaux comme si –
comme si les portes allaient soudain s’ouvrir,
saluer le grand vent d’été.
Mais continuez sans moi !
Je vous attends un autre jour :
hier peut-être, je serai là.
Poème de Anwen