D’une statue

L’heure s’effile
alors qu’un rayon de soleil touche à peine
l’épaule de la statue hellène
qui du fond des âges nous regarde

Un fin sourire ourle ses lèvres
où peuvent également se lire
la compassion pour qui doit retourner à la poussière
la dérision envers qui se veut moderne

A-t-elle un cœur de marbre
pensons-nous en approchant de celle dont on ignore
si elle s’affirme l’image d’une simple mortelle
ou de quelque déesse inconnue

Mais sa beauté suffit
qui désormais règne sans conteste
fascinant l’esprit en mal d’adoration
aimantant l’azur de tous les désirs

La frange un rien de hiératisme
qui loin d’oblitérer les sens
à rebours lui confère une vénusté plus haute
et nous enchaîne davantage à elle

Se mettrait-elle à marcher
un peuple d’amants la suivrait au désert
au royaume d’Hécate
Car l’amour qu’elle inspire se moque de la mort



Poème de M. de Saint-Michel
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