De ses mains

Contre la folie des vents

Qui m’écartèle

Chaque soir

Baissant les voiles

De mon navire

Je m’endors

Et au matin

Rien qu’une caresse

De ses petites mains

Maille après maille

Refait mon printemps

Et elle me réveille

Chaque fois

Avec un cœur d’orfroi

En fait, elle m’éveille

Avec ses mains

En tout temps

Et point à point

Elle en libère des chants d’oiseaux

Des sonates de dentelles

Et alors elle apaise doucement

L’apnée de mes nuits

Et me ramène à elle

De fil en aiguille

Et chaque fois

C’est pareil

J’ai le cœur fanfreluche

Et quand enfin

Elle ouvre son amphore

Des mandalas s’envolent

Et me désarticulent

Telle une poupée

Pour faire tomber

Les mots accrochés

À mes délires poétiques

Et avec ses doigts

Ses doigts de fée

Elle me brode

Mille baisers

Et à chaque fois

Elle endimanche mes jours

Avec ses mains d’or

Et tant qu’elle voudra

Elle se faufilera sur ma peau

Pareil qu’au premier jour

Ouvrière de l’Amour

Elle émerveillera encore

Mon âme et mon corps


Poème de Julien Hoquet
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