Dans la cour de la maternelle
S’amuse une poignée d’enfants,
Des calmes aux plus turbulents.
Il y a ceux qui obtempèrent
Ceux qui ne se laissent pas faire,
Les rêveurs et les solitaires,
Les futés, les boucs émissaires
Ceux qui « rapportent » à la maîtresse,
Les crâneurs et les grands timides
Les querelleurs et les craintifs,
Les pacifiques, les cruels
Ceux qui jouent aux petits caïds,
Ceux qui se satisfont des miettes,
Ceux qui préfèrent s’afficher
Au côté des plus « populaires »
Quand les gamins plus « ordinaires »
Suivent peu à peu leur chemin
Sans trop s’évertuer à plaire
Ni vouloir nuire à leur prochain…
Dans cette mini société
Tout semble déjà préparé
Pour qu’en dépit de leur jeunesse
Ils copient sans même y penser
Les irrépressibles travers
Que leur ont transmis leurs aînés.
Qui demain brisera ce cercle
Bien plus vicieux qu’il n’y paraît,
Qui nous écrase, nous oppresse
Et nous asphyxie à moitié,
Rendant leurs lettres de noblesse
À de plus belles qualités ?