L’heure est à la beauté Toujours à la beauté
Or la beauté comment ne serait-elle femme
Au siècle très fangeux que le néant réclame
le poète brandit la gloire de l’Été
Cette gloire est parfum sourire vénusté
silence délicieux ou voix-épithalame
vertige ouvrant le ciel d’un rêve qui s’enflamme
pour devenir amour Le reste est vanité
Les deuils n’y peuvent rien dont la nuit est friande
Chaque rayon suffit Chaque regard commande
au cœur et à l’esprit de croire en sa vertu
Aussi quand la Très-Belle à son zénith fascine
réveille-t-elle en nous le paradis perdu
Et tout poème éclôt de sa loi sibylline
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« Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté.
Toute la place est pour la beauté. »
René Char