Le Roi s’amuse

– À Léopold 

– À tous les chanteurs, musiciens, professionnels de chacun

des métiers nécessaires à la réalisation d’une telle œuvre ;

pour ce Rigoletto de Verdi mis en scène par Claus Guth

et joué à l’Opéra Bastille : Bravo ! –


Le Roi s’amuse, à l’opéra ;

Cela fait résonner en soi

D’autres histoires d’autres temps

Où le comportement des « grands »

De ce monde et bien des puissants,

N’est guère à la fin différent.

Toujours des cours, des intrigants,

Des luttes de classe et des clans,

Des passe-droits, des entre-soi,

Où l’on s’arrange avec les lois,

Cependant que le fou du roi

Flattant les uns, raillant les autres,

Vient amuser la galerie,

Maudit par ceux dont il se gausse,

N’éprouvant aucune empathie

Pour les êtres que l’on trahit,

Pour l’innocence que l’on fauche,

Si l’on sauve l’enfant chérie

De cette funeste débauche.

Mais la médaille a son revers

Et la vengeance un goût amer

Quand, pour punir ce libertin

D’avoir déshonoré son bien,

On traite avec un assassin ;

Pensant balayer ses tourments,

Ourdissant un crime de sang

Qui se retourne contre soi,

Quand l’être, dans ces filets pris,

Préfère sacrifier sa vie

Pour que son amour innocent

Reste pur en son cœur vaillant,

Faisant disparaître l’offense

Aux yeux de ce père en souffrance

Hanté par de poignants remords

Qui le suivront jusqu’à la mort.

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