Après la multitude de teintes des lilas,
Le mauve des glycines, celui des paulownias,
Voilà que la violette fait son apparition.
Venue tout droit d’Auvergne, printanière vision,
Avec ses feuilles vertes qui lui font un écrin,
La modeste diffuse son délicat parfum
À tous ceux qui se penchent au-dessus de sa tête.
Que de plaisirs offerts qui ne demandent rien
Qu’un peu d’humilité, de cœur et d’attention,
Pour qui sait éveiller ses sens à cette quête !
Le temps passe un instant en douce floraison,
L’insecte diligent récolte son pollen,
Puis elle fane, dessèche, en préparant ses graines.
La fleur, allégorie de notre destinée,
Nous amène en douceur à notre vérité,
Évoquant du tréfonds de sa fragilité
L’impermanence même de notre condition.