Où sont donc passées les femmes
Et les fillettes afghanes
Qui brillent par leur absence,
Prisonnières du silence
Au sein d’une société
Où règne en maître le mâle ;
Sans instruction ni métier
À librement exercer
Condamnées sans jugement
À l’invisibilité
Par la loi des talibans
Si durement observée.
Plus de danse, de musique,
De loisirs ni de sorties ;
Privées de vie et d’histoire ;
Plus de droits, mais des devoirs.
L’opposition est fatale ;
La punition sans appel
Leur coupe à jamais les ailes,
Et s’acharnant de plus belle
Sur ces tristes corps de femmes
Pensant en détruire l’âme,
Ils lapident et saccagent
L’enveloppe corporelle
Jetée en pâture aux lâches.
Mais quand la charge est trop lourde,
Quand les rêves sont plombés,
Quand nulle fenêtre n’ouvre
Sur l’avenir espéré
Quand l’espoir est trop infime
Quand la vie n’a plus d’attrait,
D’innocentes jeunes filles
Et femmes trop accablées
De détresse se suppriment,
Reprenant leur liberté.
Une femme qu’on abat, c’est toute la vie qu’on abîme…
Ce triste réquisitoire qui dénonce le règne destructeur de l’intégrisme et la vulgaire supériorité du mâle est un acte de résistance courageux, salutaire, essentiel.
Les mots peuvent être des sabres qui font saigner le cœur et interrogent notre conscience…
Les vôtres m’ont interpellé et beaucoup touché.
T ✨
Merci pour elles…
Je n’avais pas prévu de publier ces vers, mais le durcissement récent des lois privant à nouveau ces femmes d’un peu plus de libertés et ne les autorisant même plus à faire entendre leur voix en public, après leur avoir déjà interdit de chanter, réciter des vers ou lire à haute voix (en plus de beaucoup d’autres choses) est une telle violation des droits humains qu’il n’est pas possible de garder le silence…
Après le très beau poème « Silhouette » écrit par Esterina, je me suis donc décidée à me joindre à elles, qui résistent de leur mieux avec courage, intelligence, et les moyens du bord…