Héritage ancestral


Il n’aura pas fallu attendre très longtemps

Pour voir le résultat, à raison redouté,

Des sombres intentions d’indignes occupants

D’espaces habités par l’esprit de ces êtres


Si souvent distingués au cours des millénaires

Qui se sont succédé sur la terre arménienne,

À la géographie âprement convoitée,

Maintes fois amputée d’une part d’elle-même.


Tous ceux qui de leurs mains, leur art et leurs idées,

Ces prêtres, ces savants, ces hommes émérites,

Ont fait de leur pays ce haut lieu du sacré

Inspirant avec eux bien des cités antiques ;

Des arbres généreux symbolisant la vie

Aux roues d’éternité qui partout se déclinent ;

La richesse d’un peuple sculptée dans chaque église,

Chaque pierre tombale, chaque fontaine vive,

Dans chaque herbe poussée, sa danse, sa musique,

Des rouges grenadiers jusqu’aux sarments de vigne,

Des forêts émeraude aux cascades limpides

Jusqu’aux lacs reflétant ces monts emblématiques.

Qui protège à présent tous ces trésors classés,

Ces sites reconnus comme étant les beaux fruits

Du précieux héritage de notre humanité

Que nous voulons transmettre à nos petits-enfants ?

Car les fières statues des héros vénérés,

Descendues de leur socle, sont violemment brisées ;

Bustes et bâtiments rageusement détruits

Et les croix arrachées du toit des monuments

Sont la preuve accablante de cette barbarie.

Seules à résider en ces lieux profanés,

Les âmes des défunts veillent la terre aimée,

Des gorges aux sommets, en sentes escarpées,

Et leur souffle caresse la cime des cyprès,

En attendant que viennent des temps plus éclairés.

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